Canal de la Havannah, Nouvelle Calédonie

Le site de Ioro, dans le lagon sud de Nouvelle Calédonie a fonctionné d’aout 2007 à début 2009. Son but initial est la surveillance de la qualité de l’eau du lagon à l’aval du rejet de l’effluent de l’usine Goro-Nickel (aujourd’hui VALE Nouvelle Calédonie), vue au travers du comportement de quelques uns de ses habitants, un groupe de béniters rouleurs.  
         Les bénitiers étaient immergés par 3-4 m sur un tombant du récif Ioro, dans le canal de la Havannah. L’électronique était (est toujours) abritée dans la tour – feu du service des Phares et Balises de Nouvelle Calédonie. L’amplitude de la marée y est d’environ 1 m. Chaque jour, peu après minuit heure locale, les données de la veille étaient envoyées à terre en utilisant la technologie de la téléphonie mobile (GPRS) et les services de l’OPT. A ce jour, on dispose donc de presque 1,5 an d’enregistrement en continu d’état de référence du comportement de ces bénitiers avant la mise en route de l’usine (état 0). C’est un acquis unique.

Les animaux, et l’électronique associée, étaient placés dans une cage du type de celles utilisées pour l’élevage des bénitiers. La cage était fixée sur une plaque de béton de 80 kg environ, vissée sur un porites mort, pour résister aux coups de mer bien que le tombant, orienté N-NO, soit abrité. Les données étaient transférées sur le phare en surface par un cable ombilicale fixé dans le récif corallien.

Chaque bénitier était équipé de deux électrodes, enrobées dans de la résine et collées sur les valves. La distance entre les électrodes était mesurée tout au long de la journée. La valeur minimale correspondait à la fermeture complète (ouverture = 0 mm). Une mesure était réalisée toutes les 0,1 sec, soit un total de 864 000 par jour pour surveiller en permanence, et en ligne, la qualité de l’eau grâce à une mise à jour quotidienne du site ! Deux câbles fins, en PVC, reliaient chaque animal au boîtier électronique étanche. Le câble reliant le fond à la surface contenait 10 fils conducteurs actifs. Il était gainé et fixé pour mieux résister à l’érosion sur le récif. Les enregistrements de l’époque sont toujours accessibles sur le site en utilisant le calendrier actif.

L’électronique d’acquisition, le boîtier immergeable étanche et les programmes d’acquisition, de traitement et de modélisation qui ont été utlisés sont ceux que nous développons à la Station Marine d’Arcachon. La mise au point d’une électronique dédiée autonome, peu consommatrice en énergie (2 watts/h), destinée à remplacer l’unité centrale d’ordinateur qui utilise du 220 V, a été développée par la société EUKREA Télématique, localisée en Aquitaine. Nous travaillons actuellement sur un projet à 0.5 watt.

Le projet a bénéficié (en plus des financements institutionnels du CNRS et de l’Université Bordeaux 1), de financements de la Province Sud de Nouvelle Calédonie, de l’association Aquitaine valo et de la Région Aquitaine. La mise en place avait été réalisée grâce au soutien des collègues de l’IRD Nouméa et en particulier du Service Plongée. Le site sera peut-être relancé dans l’avenir si un intérêt local s’exprime à nouveau.